Le Top 14 est cette saison frappée de la marque " Made In Sud Ouest" pourrait-on dire, le journal Sud Ouest présente les cinq clubs qui vont animer le Top 14 pour la saison 2012-2013 !
1. Agen en reconstruction
L'état d'esprit. Même s'il a conservé 75 % de l'effectif de la saison dernière (11 départs et autant d'arrivées), le SUA aborde une année de transition après le départ du duo Lanta-Deylaud remplacé par le trio Sella-Blin-Darricarrère. Un nouveau staff qui entend mettre en place un jeu ambitieux pour faire mieux que la 10e place des deux dernières saisons. « Je suis enthousiaste, assure Philippe Sella. J'ai envie de voir les joueurs s'exprimer avec une certaine ambition. » Avec les réceptions d'entrée du Racing-Métro 92 et de Biarritz, le directeur rugby sera vite fixé sur son potentiel.
La préparation. Avec une infirmerie qui affiche déjà complet, le SUA a été perturbé dans sa préparation au point d'annuler vendredi son dernier match amical en interne. Après le stage à Falgos et Collioure, les Agenais ont donc effectué seulement trois sorties à blanc soldées par deux succès contre des équipes de seconde division (Carcassonne et Bristol) et une claque à Biarritz (42-7). « On a vu du progrès dans les matchs amicaux, même si on doit s'améliorer dans la conservation et la maîtrise du ballon, prévient Philippe Sella. On a fait de très bonnes séries en conquête et on doit être plus précis en défense avec plus d'efficacité sur les plaquages. »
Le joueur à suivre. La recrue phare du SUA aurait dû être l'arrière Ben Blair. Mais le All Black (4 sélections) est arrivé de Cardiff blessé au genou et n'a toujours pas débuté l'entraînement avec ses nouveaux partenaires. La bonne pioche pourrait finalement être le pilier droit international écossais, Euan Murray, qui a débarqué vendredi soir à Armandie comme joker médical de Gert Muller. Avec l'expérience de ses 47 sélections, il devrait contribuer à stabiliser la mêlée agenaise qui a été la plus pénalisée du Top 14 lors des deux dernières saisons.
2. Bayonne fait profil bas
L'état d'esprit. Mathématiquement sauvés lors de l'ultime journée, les Bayonnais ont usé les staffs techniques pour un résultat à la limite du cauchemar. Pour enclencher un nouveau cycle, on pourrait parler de changement dans la continuité. Si l'effectif reste quasiment le même, l'Aviron a tout de même remonté quelques jolis poissons sur les bords de l'Adour (Lovobalavu, Spedding, Ahotaeiloa, Senekal…). Mieux, les rênes du sportif ont été confiées au duo Lanta-Deylaud. Les deux anciens techniciens d'Agen seront peut-être la meilleure pioche du recrutement. Charismatiques, ils devraient être capables d'apporter de la sérénité à un club qui en a tant besoin. Après sept saisons à viser l'Europe sans jamais l'atteindre, les Ciel et blanc ont décidé de la jouer profil bas. Le temps de voir ce que donne ce nouvel alliage. S'il tient la route, Bayonne pourrait être la bonne surprise de la saison.
La préparation. Deux victoires pour débuter, deux défaites pour conclure (voir encadré). À première vue, la préparation des Bayonnais peut sembler mitigée. Mais avec de nouveaux schémas de jeu à digérer, les prestations d'ensemble ont tenu la route. « La performance est mieux que le résultat, retient Christian Lanta. On a une conquête de qualité, on a eu de bons ballons que l'on a pu jouer. » Reste à peaufiner les phases de ruck et la finition dans un tout autre contexte, celui du championnat. Et l'Aviron, privé de Boyet et O'Connor (entorse du genou droit), n'aura pas la partie facile pour débuter : les Clermontois arrivent.
Le joueur à suivre. Avec une feuille de stats vierge de tout essai la saison passée, le Néo-Zélandais Joe Rokocoko s'est adjugé une place de choix au classement des flops. Mais il a inscrit trois essais lors des matches amicaux, alors…
3. Biarritz prêt à foncer
L'état d'esprit. Le Biarrot supporter de l'équipe de France aura vécu une triste Coupe du monde, et à plus d'un titre. Les Bleus n'ont pas soulevé le trophée et son club de cœur a payé un lourd tribut à l'absence de ses joueurs cadres (Harinordoquy, Yachvili, Lakafia, Barcella et Traille). Englué d'entrée dans le bas de tableau, le BO a dû attendre le dernier tiers de la saison - et le retour de son demi de mêlée buteur - pour prendre ses distances avec la zone de relégation. Au final, le club de Serge Blanco accroche l'Europe de justesse, par le biais de son succès en Challenge européen. Pour se rassurer plus tôt, les Basques veulent être prêts dès samedi contre Mont-de-Marsan. « On n'a pas envie de retomber dans les travers des deux ou trois dernières saisons, où l'on était passé à côté de notre début de championnat, insiste l'ouvreur Julien Peyrelongue. Il faut rester sur la dynamique des trois derniers mois, avec le bon état d'esprit qui nous habite. »
La préparation. Avec trois succès (Agen, Bayonne et Newport) en autant de rencontres et treize essais inscrits, le BO s'est rassuré. « Mais on reste un peu sur notre faim », estimait Serge Milhas après le facile succès contre les Gallois quand son acolyte Jack Isaac pointait du doigt l'animation offensive, pas encore au point selon lui. Pour la reprise, le BO devra se passer de Harinordoquy, Guyot et Gray
Le joueur à suivre. À l'image de toute la prometteuse jeunesse du BO (Lakafia, Couet-Lannes, Lesgourgues, Barraque…), le troisième ligne Wenceslas Lauret s'est épaissi le cuir lors de la dernière saison. Il a réalisé une belle tournée avec les Bleus.
4. Bordeaux-Bègles veut s'installer
L'état d'esprit. Dès sa première conférence de presse, Raphaël Ibanez, le nouveau manager de l'Union Bordeaux-Bègles avait annoncé son souhait de voir son équipe entrer immédiatement dans le vif du sujet. Le calendrier a renforcé la nécessité : avec deux réceptions (Grenoble puis Perpignan), les Girondins vont débuter par deux rencontres qui conditionneront leur première partie de championnat. Moins dans l'inconnu que l'an passé, le groupe bordelais dégage une certaine sérénité que l'ancien capitaine du XV de France espère voir se transformer en « excitation ». « Mon souhait est que le groupe vive cette semaine avec ce petit sentiment particulier que l'on ressent avant de débuter une aventure. »
La préparation. Avec deux victoires (Dax 33-10 et à Brive 30-23) pour une (lourde) défaite à Toulon (0-35), la balance chiffrée est positive. Le contenu est lui beaucoup plus inégal. L'UBB qui a modifié son système défensif, a encaissé des essais casquettes. « On a eu trop de passages à vide, estime Ibanez. C'est une question de concentration et d'organisation collective. » « Ça nous a rappelé que l'on était une petite équipe de Top 14, dit Vincent Etcheto. On a fait certaines choses intéressantes, mais seulement lorsqu'on a montré un investissement maximal. » Le gros coup dur de la préparation est la nouvelle opération qu'a dû subir le pilier droit Nicolas Decamps.
Le joueur à suivre. En une apparition à Toulon et 80 minutes face à Brive, le Fidjien Metuisela Talebula a confirmé qu'il avait le profil de la vraie plus-value pour l'UBB. Puissant et très vif, l'arrière a montré une vraie assurance dans le jeu.
5. Mont-de-Marsan aux aguets
L'état d'esprit. Le Top 14 n'est pas tendre pour les promus, surtout pour ceux qui s'y sont hissés via les barrages. Bien sûr, il y a la jurisprudence bordelaise mais les statistiques disent que 75 % des méritants sortis de la ProD2, y reviennent une saison après. Les Montois vont donc devoir faire fi des augures qui leur promettent l'enfer. Avec pour débuter deux déplacements à Biarritz et Toulouse puis la réception de Toulon, ce championnat pourrait vite y ressembler. Les plus anciens de l'effectif voudront aussi oublier le dernier séjour au sein de l'élite qui s'était soldé par une dernière place avec un bilan de cinq victoires seulement et un nul en vingt-six rencontres.
La préparation. Si les Montois voulaient prendre conscience des difficultés qui les attendent, ils ne pouvaient envisager meilleure mise en condition que cet affrontement contre Toulon jeudi. Résultat 45 point et huit essais encaissés. « Je souhaitais ce type d'opposition pour nos joueurs afin qu'ils se décomplexent », a réagi Marc Dantin, l'entraîneur des avants montois.
Le joueur à suivre. À 29 ans, l'arrière landais Jean-Marc Mazzoneto, retenu pour la dernière tournée des Barbarians français au Japon, reste une valeur sûre.
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